31 août 2015

Victoire ! La plage de Ouistreham est libérée !

Un arrête municipal contesté ...


Le 26 août 2015, Romain Bail publiait un arrêté municipal (n°2015-99/BM3) interdisant l'accès à la plage de Ouistreham les 31 août, 1er et 2 septembre au motif que les grandes marées pouvaient mettre en danger les pêcheurs à pied qui, d'habitude, profitent de ces dernières pour se livrer à leur passe-temps favori.
La publication de cet arrêté municipal limitant la liberté de circuler sur une partie du territoire communal nous avait paru d'autant plus incompréhensible que les communes littorales voisines n'avaient pas pris de décision aussi drastique mais s'étaient contentées de mettre en garde les pêcheurs à pied sur les risques éventuels. Le Petit Bédouin vous avait donc alertés et avait proposé à ses lecteurs de venir se joindre à une action citoyenne qui devait se dérouler le 1er septembre à 18h.


....démenti !




Voilà que l'on apprend aujourd'hui que la publication de cet arrêté vient d'être retirée du site internet de la commune de Ouistreham et, qu'en plus, un démenti vient d'être publié indiquant que cette disposition n'avait jamais été prise pour interdire l'accès à la plage mais dans le seul but d'informer la population sur les mesures de précaution et de prudence à prendre lors de ces marées d'équinoxe !
En réalité l'information donnée le 29 août par le Petit Bédouin, information impeccablement relayée et amplifiée par le JT du 19/20 de FRANCE 3 Normandie le lendemain (30/08/2015, voir la vidéo), et le buzz sur notre page Facebook (Lien) ont tellement renforcé la pression citoyenne que Mister Bail  a  été conduit à faire, subitement, machine arrière toute en publiant ce démenti foireux d'une mauvaise foi rarement atteinte ! Quel camouflet ! Quelle nouvelle démonstration du caractère chaotique de la gestion des affaires municipales à la "mode Bail". Ce n'est plus du simple amateurisme mais un mélange d'incompétence et de mensonges !
Vous avez dit mensonges ? Dans ce démenti le maire indique : "cet arrêté municipal aurait fait l'objet d'une diffusion alors qu'il n'a pas été décidé de le mettre en application ". Sauf à vouloir prendre les ouistrehamais pour des imbéciles, comment un maire qui signe un arrêté, le publie sur le site Internet de la commune, qui l'affiche à l'entrée des plages de Ouistreham et qui le fait paraître sur Ouest-France (Edition du 29/08/2015) peut dire que l'application de cet arrêté n'a jamais été envisagé.

Nous vous conseillons de lire ce superbe article sans complaisance de France 3 Normandie publié ce jour : Lien

 Le Petit Bédouin, une force citoyenne


Ce nouvel épisode aura démontré la réactivité, le rayonnement et la force de mobilisation du Petit Bédouin. Cela a permis de faire plier Romain Bail et de l'envoyer dans les cordes. Cette victoire vous appartient chers bédouins. A vous toutes et à tous nous souhaitons une bonne pêche à pied sur la plage de Ouistreham et nous maintenons le rendez-vous du mardi 1er septembre à 18 h à la limite de Colleville-Montgomery et Ouistreham pour montrer la joie de notre victoire et la partager avec le plus grand nombre de gens possible. Dans tous les cas le Petit Bédouin continue son devoir de veille, d'information et d'alerte !


29 août 2015

"Bail - lonnage" de la plage de Ouistreham !




Alerte de la mairie !

Alors que le site Internet de la Ville indique que "La plage de Ouistreham Riva-Bella est une extraordinaire étendue de sable fin de 3 kms, sa pente très douce offre toute sécurité pour les bains de mers et idéale pour les amateurs de pêche à pied à la période des grandes marées où la mer se retire à plus de deux kilomètres" (Lien), Romain Bail a pris un arrêté municipal en date du 26/08/2015 interdisant de circuler sur la plage les 31/08, 1 et 2/09.

Motifs exposés sur le site de la commune : De grandes marées sont prévues : Lundi 31 août, mardi 1er et mercredi 2 septembre 2015. Il s’agit de grandes marées d’équinoxe de coefficient 114 à 117. Des marnages extrêmes sont donc prévus, c’est-à-dire de fortes différences de hauteurs d’eau entre les pleines et basses mers consécutives. En conséquence, des dispositions ont été prises et doivent être respectées

 

Extrait de l’arrêté municipal n°2015-99 / BM3 du 26 août 2014 portant sur l’interdiction de circuler sur les plages pendant les grandes marées : Lien
Il est clair que cet arrêté entrave la liberté de circuler sur la commune  !

La fronde s'organise

Des habitués et des pêcheurs de Ouistreham considèrent cette décision comme un "abus d'autorité". Ils nous ont alertés par un message que nous relayons intégralement ci-dessous.  
"La pêche à pied aux grandes marées est une activité traditionnelle et populaire dans notre région. Aussi pour manifester leur opposition à cet arrêté municipal, des ouistrehamais ont décidé d'organiser une pêche a pied de contestation en rejoignant l'eau depuis la limite de la commune de Colleville-Montgomery puis en marchant aller-retour jusqu'à l’extrémité de la plage coté ferry. En effet l'article L. 2212-3 du code général des collectivités territoriales (Lien) prévoit que "la police municipale des communes riveraines de la mer s'exerce sur le rivage de la mer jusqu'à la limite des eaux".

Considérant que le fait que les coefficients de marée ne constituent pas à eux seuls un événement exceptionnel si ne s'y ajoute pas un autre événement météorologique créant un risque particulier, cette interdiction est à leurs yeux une privation arbitraire de liberté.

La marée est là depuis la nuit des temps et la pêche à pied aux grands coefficient aussi...."

Un rendez-vous citoyen et collectif

Ces ouistrehamais vous donnent donc rendez-vous le mardi 1er septembre des 18H....à la limite de la plage de Ouistreham devant Wind 14 pour rejoindre l'eau avant de pénétrer dans le domaine maritime de Ouistreham. Cette action est une initiative citoyenne et collective et non un acte de contestation politique ont tenu à nous dire ces Ouistrehamais. Rejoignez les très nombreux et enmenez vos amis !



Alors que certains sites officiels invitent à participer à des pêches à pied lors des grandes marées, et ce, d'autant plus que l'interdiction de pêcher des coquillages en raison de risques sanitaires vient d'être levée, sauf à Houlgate, il est sidérant que le maire de Ouistreham interdise cette activité !
Voir:


Des conseils pour la pêche à pied


Si vous décidez de pêcher dans les communes voisines ou à Ouistreham au moment des grandes marées vous trouverez des conseils très utiles et à respecter sur les sites officiels de mairies plus compréhensives, par exemple :

Rejoignez et participez très nombreux
à ce mouvement citoyen que nous soutenons !




Super-Mamie : l’évènement cultuel de la rentrée !

Le célèbre Festival du Cinéma Américain de Deauville (dont la 41ème édition se déroulera en septembre prochain) viendra tout juste de s’achever quand il sera aussitôt éclipsé par l’événement cultuel de la rentrée, en Normandie, reléguant les stars hollywoodiennes annoncées cette année sur les planches (Robert Pattinson, Keanu Reeves ou Orlando Bloome) au rang de simples faire-valoir. En effet, notre bonne ville de Ouistreham, dirigée par un maire qui a toujours brandi sa jeunesse comme une arme de propagande massive, accueillera le 4 octobre… l’élection régionale de Super-Mamie 2015 !

Super-Mamie : kézaco ?


Pour faire simple, nous pourrions écrire qu’il s’agit d’une élection du type « Miss France » mais réservée à une classe d’âge un peu plus… élevée ! Cependant, le site Internet officiel de l’événement (www.supermamie.com) nous apprend également que « L’élection de Super-Mamie, sous le signe du partage et de l’échange, est aujourd’hui devenue un rendez-vous incontournable dans le cœur des petits et des grands ». Quelle prose magnifique ! Que d’émotion ! Nous imaginons déjà notre bon Romain, le mouchoir délicatement plié au creux de la main, essuyant une petite larme à la lecture de ces lignes empreintes d’une indicible tendresse. Mais ce n’est pas tout ! Tenez-vous bien, chers lecteurs, car vous n’avez encore rien lu. La suite de la prose est toute aussi touchante : « C’est l’occasion, dans nos sociétés parfois trop superficielles, poursuit le site, de retourner à nos vraies valeurs et de permettre à des enfants et à des petits-enfants d’inscrire et de mettre en lumière, sur scène, des femmes extraordinaires, en leur réservant des surprises et des témoignages plein d’amour et d’émotions ! ». N’en jetez plus ! La coupe est pleine ! Pour un peu, on entendrait chanter « Maréchal, nous voilà », en fond sonore. Si, si, tendez-un peu l’oreille…

Une pléiade de stars à Ouistreham !


Outre les « Super Mamies » elles-mêmes, des stars d’envergure sont annoncées à Ouistreham. Tremblez, festivals de Beauregard, de Cabourg ou encore de Deauville : Ouistreham et sa foule de vedettes arrivent ! A commencer par la présentatrice de l’évènement elle-même, la célèbre Sophie DAREL, qui a connu son heure de gloire sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing et qui possède la particularité de pouvoir concourir à l’élection tout en la présentant. Quel talent ! Quant à la partie musicale du spectacle, d’une audace folle et d’une rare modernité, elle sera assurée par l’un des grands noms de la chanson (des années Giscard, là aussi), en la personne de Patrick JUVET (oui, encore un citoyen suisse à l’honneur à Ouistreham : à croire que notre jeune Maire aurait quelques intérêts en Helvétie ? Affaire à suivre...). Bon, manque de bol pour Romain Bail et son équipe : l’ex-roi du disco s’est déjà produit en juillet dernier à Luc-sur-Mer, rendant du coup sa présence à Ouistreham beaucoup moins originale. Mais quand on apprécie la grande musique, comme notre mélomane de Maire, on ne s’arrête pas à de tels détails !


Combien ça coûte ?



Si notre équipe municipale a décidé de dérouler le tapis rouge à l’élection de « Super-Mamie », d’autres villes ont, quant à elles, choisi de ne plus jeter l’argent public par les fenêtres, pour accueillir cet événement dont les échos médiatiques seront d’une portée pour le moins limitée. Il est à noter que la ville de Perpignan, par exemple, à refusé de verser les 5.000 euros demandés par l’organisatrice du concours (Lien). Mais, à l’instar de l’arrivée ratée d’Yvan BOURGNON à Ouistreham, en juin dernier, notre Maire s’obstine à se faire le spécialiste des causes perdues, aux retombées inexistantes, voire contre-productives pour l’image de la ville, le tout en dilapidant l’argent de ses concitoyens pour satisfaire ses lubies (22 000 € annoncés  par M. Pujol en conseil municipal). A ce rythme, ce n’est pas l’élection de Super-Mamie qui mobilisera bientôt les Ouistrehamais, mais bien celle d’un véritable Maire, digne de ce nom…

27 août 2015

The church to be

Tonton Bédouin raconte


La chapelle Sainte Thérèse de Riva-Bella


Dans les années qui précèdent la guerre de 14, le développement de la station balnéaire de Riva-Bella incite un certain nombre de propriétaires et d'estivants encouragés par le curé de l'époque, le chanoine Petit, à envisager la construction d'une chapelle destinée au culte dominical, l'église Saint Samson étant jugée un peu lointaine. Pas seulement pour eux d'ailleurs qui disposent de temps et parfois de moyens de locomotion mais aussi pour leur personnel de maison dont ils veillent à la pratique religieuse mais qu'un trop longue distance pourrait distraire ou dissuader... Ils font part de leurs préoccupations à l'évêque, Monseigneur Lemonnier venu en 1912 inaugurer le calvaire de la route de Caen. "Construisez une chapelle et meublez la, je la ferai desservir par le curé de la paroisse", répond en substance le prélat. L'idée fait son chemin, mais l'assassinat d'un certain archiduc au début de l'été 14, allait remettre en cause pendant plusieurs années beaucoup de projets y compris les constructions de chapelles...Les années passent, mais l'idée reste et le chanoine fait un peu de lobbying comme on dirait aujourd'hui, la presse locale comme l'Echo des plages s'en mêle, la bonne société adhère au projet, si bien qu'à l'occasion d'une visite du nouvel évêque, Monseigneur Suhard, une réception a lieu, le 23 août 1929 sur l'invitation d'une grande bourgeoise, madame Vallery-Radot, chez elle à la villa Andry; au cours de ce pince-fesse bien pensant, naît sous la présidence de Monsieur Buisson et avec la bénédiction si l'on ose dire du maire Alfred Thomas et de l'évêque, un "Comité pour l'érection d'une chapelle à Riva-Bella" Eh oui à l'époque on n'avait pas peur des mots...Le comité se met au travail, collecte de fonds, recherche de terrains. On pense à acheter l'ancien casino, le fameux "Kursaal", désaffecté depuis l'ouverture du nouveau près de la plage. Trop cher, on se rabat sur un bâtiment en bois, un ancien dancing de l'autre côté de la rue, l"'Etoile Dancing" et on fait affaire en novembre 1929 pour 145 000 francs.  

Le dancing "Etoile" dans son état initial



Transaction en apparence rondement menée mais les fonds manquent pour parfaire le projet; le comité aurait souhaité en effet démolir l'édifice existant pour disposer du terrain et y construire quelque chose d'apparence un peu plus religieuse qu'un baraquement dont bon nombre de paroissiens se souvenaient de l'ancien lieu de plaisirs qu'il avait été. Un architecte est missionné, Eugène Duroy, qui produit une esquisse du sanctuaire reproduite sur cartes postales vendues au profit de la future construction.

 

De la java aux cantiques


Le projet, financièrement irréaliste, échouera et on se résoudra à célébrer les offices dans le dancing rénové et transformé en chapelle par les soins de l'entreprise Rizzotto pour le début de la saison 1931. Le brave Chanoine Petit était, il faut le dire, particulièrement opposé à la célébration de la messe dans cet ancien lieu de plaisir. Sa fort opportune mutation-promotion pour la cure de Sainte Catherine d'Honfleur arrangera les choses et c'est à un nouveau curé, l'abbé Bouillot, que reviendra le soin d'inaugurer et de bénir en juillet 1931 le nouveau sanctuaire doté de tous les attributs d'une authentique chapelle, clocheton, sacristie, autel, chaises et bien entendu, statues dont celle de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus sous le vocable de laquelle sera placée la petite église. La carmélite normande, canonisée en 1925, est, en effet, très à la mode à la fin des années trente.


Encart publicitaire vers 1930 de l'entreprise de construction Rizzotto qui réalisa les travaux de transformation du dancing en chapelle après avoir excellé dans ceux du nouveau casino.

On passa donc ainsi du dancing "l'étoile" à l'Etoile de Bethléem; la chapelle qui conservera longtemps le qualificatif de "provisoire"entra en service à la satisfaction de tous les fidèles, messe dominicale en saison et offices en semaine, y compris pendant l'occupation allemande au cours de laquelle au moins un service hebdomadaire est assuré. Les combats de 1944 ne lui causèrent que peu de dégâts. Avec le retour à la paix, le développement de la station balnéaire de Riva Bella rendit rapidement insuffisantes les trois cents places de la chapelle. Les années cinquante et les années soixante naissantes sont encore ferventes, on se bouscule à la messe du dimanche, "congés payés" comme bourgeoisie locale ou résidents secondaires aisés. Le vieux bâtiment est mal ventilé et, aux parfums d'encens, se mêlent, les chauds dimanches d'été, les effluves diverses de transpiration de cette époque pré-Rexona. Les témoins de l'époque évoquent une véritable "épreuve"!



L'autel de bois sculpté, depuis 1985 dans le choeur de l'église Saint Samson, est l'ancien autel de la chapelle Sainte Thérèse

Quand le provisoire fait de l'usage


On songe donc à agrandir ou même mieux à reconstruire. Le Chanoine Coeuret, curé de Ouistreham depuis 1960, s'attelle à cette pieuse oeuvre et apporte son soutien au nouveau comité qui voit le jour en juillet 1964 sous le nom d'association "La chapelle de Riva". L'architecte L. Hugues est chargé de concevoir un projet. La paroisse ne peut compter que sur ses propres ressources et sur la générosité des fidèles. L'évêché même s'il est favorable à cette construction a précisé qu'il n'apporterait pas de contribution, l'oeuvre des "Chantiers du diocèse" se consacrant exclusivement en ces années d'urbanisme galopant à la construction d'églises dans les nouveaux quartiers périphériques de Caen notamment. On reprend donc une campagne de recherches de financements, d'appels aux dons des paroissiens, de kermesses, concerts et autres ventes de charité. En fonction des fonds disponibles, des rentrées espérées et des devis on passe d'un projet initial qui consistait à démolir l'ancienne chapelle et à en construire une nouvelle de 820 places à quelque chose de plus modeste, un vaste bâtiment en dur, doucement lumineux, élancé et propice au recueillement. On conserve pour le moment l'ancienne chapelle accolée au nouveau sanctuaire, remettant à des jours meilleurs et sa démolition et son remplacement par l'aile prévue sur les plans initiaux. La première pierre est posée le 28 août 1965 et l'inauguration, même si les aménagements sont loin d'être terminés, a lieu le dimanche 9 juillet 1967 sous la présidence de l'évêque de Bayeux et Lisieux, André Jacquemin.


L'ancienne chapelle accolée à la nouvelle et conservée pour des événements exceptionnels, telle qu'on pouvait la voir jusqu'en 1985. Le vénérable bâtiment ne fut en fait pratiquement plus utilisé à partir de 1967.

Vers l'édifice actuel


Il faut attendre 1974 pour que les travaux d'aménagement intérieur soient totalement terminés et les emprunts remboursés, Mais les finances du comité sont exsangues et les paroissiens un peu las...C'est pourquoi malgré les demandes pressantes de l'évêché et les relances de l'architecte qui souhaiteraient voir mener à terme le projet initial de 1965, l'association "Chapelle de Riva" temporise jusqu'en 1984; la paroisse dispose alors de quelques liquidités provenant de dons ainsi que, cette fois, d'une promesse de subvention de l'évêché, l'architecte a de son côté modifié son projet et prévu une absidiole de quelques travées en lieu et place de l'ancienne chapelle permettant de conserver un volume harmonieux à l'édifice. Il faut dire également que la baisse de la pratique religieuse à Riva comme ailleurs ne rend plus nécessaire les sanctuaires surdimensionnés... Même si l'association est de prime abord réticente, d'autres besoins sont plus criants comme l'école privée par exemple, on finit par décider de l'achèvement de la chapelle dont le financement semble en définitive assuré par plusieurs promesses de dons selon la formule originale des "Dépôts-Prêts". La chapelle Sainte Thérèse, dernière version, est ainsi terminée pour la saison 1986 et inaugurée et bénite le dimanche 17 août 1986. Heureuse initiative du député-maire de l'époque André Ledran, le jardin qui entoure la chapelle et qui souffrait d'un manque d'entretien faute de moyens, est rétrocédé par l'évêché à la commune qui  en a fait un jardin public et l'entretient désormais, procurant à la jolie chapelle un environnement de qualité.  Le vieux dancing devenu sanctuaire a disparu, seul en subsiste le sol fissuré où se mêlent souvenirs des pas des guincheurs et des pieuses génuflexions...Sic transit gloria mundi...



la chapelle Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus aujourd'hui

 

Ite missa est...


Comme on chante dans le Graduel... romain... Tiens, à propos de musique, heureusement qu'elle est là la chapelle, pour accueillir de superbes concerts lorsque l'ego surdimensionné d'un édile refuse une initiative musicale remarquable. (cf un précédent article de LPB "la portée de Romain Bail").


Concert à la chapelle dans le cadre de l'Académie musicale internationale de la Côte de nacre. Au fond, "la Cène" oeuvre superbe du peintre ouistrehamais Roland van Leberghe (décédé en 1997). Photo LP 2015

Sources: 
  • Dr J L'hirondel La belle histoire de la chapelle de Riva
  • Presse locale

25 août 2015

Sur la plage abandonnée ...!

Dans quelques jours nous pourrons fredonner cette gentille bluette chantée autrefois par notre BB nationale.  Mais à Ouistreham, ce que l'on va abandonner sur la plage de nos souvenirs, ce ne sont pas les "coquillages et crustacés", ce serait plutôt les papiers gras et autres reliefs d'une fête avortée : couacs, loupés en tous genres, désillusions, et même ce qui fait le fond de commerce de tout polar qui se respecte, du sang versé ! Oui nous avons bien dit du sang versé ...qu'on en juge plutôt.

Une plage privée... de clients !


Début juillet, quatre pots de bambous ont fait leur apparition sur la plage à gauche du poste de secours principal. Puis, quelques jours après, apparurent des parasols bleu blanc rouge et des chiliennes bleues, portant le logo « the plage to be », à louer pour bronzer ou lire à l'écart des vacanciers. Une plage privée en quelque sorte !

Notre maire, se référant à notre plage d'antan, a remis à la mode une coutume locale qui permettait jusqu'en 1976 de louer à la journée parasols et transats et de passer un moment agréable au bord de l'eau, ou derrière les cabines, à l'abri, les jours de grand vent. Seulement voilà, malgré les quelques fortes chaleurs de cet été et la plage bondée d'estivants, force est de constater que la plage privée est surtout... privée de clients !


Les deux jeunes en emploi saisonnier ont dû passer un été très reposant seulement ponctué par la mise en place des chiliennes et parasols à 13 h 30 et de leur ramassage à 18h30.



Si nous nous souvenons bien M. Bail vous avez bien dépensé 20 000€ pour votre marque "the plage to be" et quelques objets dérivés (Lien), combien doit-on encore ajouter pour ces chiliennes et parasols et ces deux emplois associés particulièrement peinards  ?

Un camping en détresse


Le camping des Pommiers vous le connaissez : avec ses 3 étoiles il dispose d'emplacements pour tentes, caravanes et camping-cars. Il est situé à 15 min (à pied) de la mer et il est proche des commerces. Mais sa fréquentation cette année a été désastreuse ! Pourquoi ? Il a fait beau pourtant ! Eh bien les tarifs ont augmenté de 15 % ! Ajoutez à cela que l'animation à laquelle sont si sensibles les familles a été supprimée et vous aurez la clé du mystère !
Plus cher, pas d'animation = une fréquentation en baisse de 40 % cette saison ! par exemple pour cette dernière semaine du mois d'août il y a 40 locations sur 340 emplacements! Du jamais vu !

Détritus et vandalisme


Cette année il n'y avait pas de saisonniers venant renforcer l'équipe de AIRE en charge du nécessaire nettoyage de la plage. Certaines parties de la plage ont vraiment été particulièrement abandonnées. Il n'est qu' à regarder les photos prises et affichées sur les réseaux sociaux ! Elles abondent.

A cela s'ajoute l'extinction de l'éclairage nocturne à minuit qui a favorisé le vandalisme: enlèvement de panneaux, de totems permettant aux enfants de se repérer sur la plage !

Un plurilinguisme laborieux


Si l'initiative de disposer des panneaux d'information en français mais aussi en anglais et en allemand était la bien venue, - nous sommes en Europe que diable ! La réalisation concrète manque de connaissances élémentaires des langues de nos grands voisins. Ils ont dû sourire quand ils ont lu ou plutôt déchiffré  "Baden bewatch" à la place de "bewachtes Baden" ou "überwachtes Baden" ou " Bathing supervised" au lieu de ,  "watched bathing" ou encore mieux "lifeguards on duty". Monsieur le Maire de Ouistreham, vous qui aimez tellement vous exprimer en anglais parce que cela fait plus branché, plus "up to date" ne pourriez-vous pas, soit acquérir une vraie maîtrise de cette langue, soit tout simplement vous tourner vers des collaborateurs, qui, nous en sommes persuadés, vous remettront sur le bon chemin.

    

Une rafale de prunes sans préavis


Journées noires de verbalisation pour les visiteurs de la plage de Riva Bella à Ouistreham  comme celle du 22 août ! Subitement, sans prévenir, la Police Municipale de Ouistreham a dressé des centaines de contraventions, à des visiteurs qui vont s'en souvenir longtemps et qui ne sont pas prêt de revenir. Le maire veut-il trouver de l'argent à tout prix quelques mois avant la mise en oeuvre de son projet de parkings payants ? Ou incapable de trouver l'opérateur qui prendra en charge ce stationnement payant a-t-il décidé de verbaliser à tout va... en compensation ? Face aux demandes de tolérance des conducteurs, la Police Municipale répondait inlassablement :"Nous n'avons pas de consignes, c'est comme ça !". Ouistreham n'étant ni Nice ni Deauville, ne serait-il pas judicieux de réfléchir à une formule plus souple permettant d'assurer la sécurité et de permettre au maximum de visiteurs de profiter de la plage ces quelques jours par an ? C'est une attente très forte de nos commerçants et entreprises locales. Mesurez donc, Monsieur le Maire les effets de cette frénésie répressive !

Pétard mouillé du 14 juillet et pyrotechnie minimaliste du 15 août 


Dans un précédent article, nous nous faisions l'écho du feu d'artifice calamiteux du 14 juillet et des innombrables réclamations tant dans la presse que sur le site de la Maison du Tourisme. Comme à son habitude notre Maire préféré était resté roide devant les critiques et avait même exprimé sa satisfaction...devant ce pétard mouillé pendant que caennais et touristes criaient à tue tête qu'on ne les y reprendrait plus !

Et bien, nouvelle innovation pour le 15 août, les Ouistrehamais ont tout simplement été privés de feu d'artifice ! Renseignements pris auprès de la Maison du Tourisme, comme il y avait déjà eu un feu d'artifice lors des fêtes du nautisme en juin, à la place il y aura un concert, des matchs de baskets sur la plage et couronnant le tout  "l'embrasement de la Grange aux Dîmes" ! Quatre minutes de crépitements, de flammèches, certes sympathiques, ... et au lit les petits !

  

Bastons sur le marché nocturne


Pour en finir définitivement avec le marché bas de gamme du mercredi soir, le maire envisageait un marché artisanal. Traditionnel, gourmand ou inédit il aurait permis de mettre en valeur les talents des artisans. Nous saluons cette excellente initiative qui consistait à mettre à l'honneur des produits de terroir et des artisans normands. On pouvait en espérer une clientèle élargie. Mais le constat fut très vite décevant. Très peu d'artisans locaux sur la place Lofi. La rue de la Mer est demeurée comme auparavant le Q.G. des vendeurs de vêtements, chaussures, coques de téléphone ....Idem pour la place du marché. Et le moins que l'on puisse dire est que le moral des marchands était dès la première semaine au plus bas. Quelques confidences nous apprenaient que Monsieur Bail avait doublé le prix du mètre linéaire, ce qui n'était pas fait pour arranger des affaires peu florissantes.
Mais l'innovation à laquelle les élus ne s'attendaient pas est survenue dès le second marché de la saison : Une bagarre entre vendeurs lors du placement ! Le placier s'est retrouvé aux prises avec 17 personnes en quête de la meilleure place. Assez vite dépassé, il a dû appeler la police ! Eh oui ! L'adjoint du maire en charge des marchés, M. Régis Poubelle, était parti en vacances à l'étranger pendant un mois... mais n'était pas remplacé le mercredi soir !



Les rixes semblent être devenues la nouveauté du marché nocturne puisque d'autres incidents ont eu lieu par la suite transformant ce marché sympathique en marché de banlieues « chaudes ».



Une fête foraine qui dégénère

 

La traditionnelle fête foraine s'est installée dans le quartier du port en août. Mais cette année un incident grave a failli coûter la vie à un Ouistrehamais, membre de la SNSM. Excédé par les nuisances sonores il voulait juste ramener un peu de calme pour les habitants du port. Pour toute réponse, il a été tabassé et très sérieusement blessé.

Romain Bail où faudra t-il en arriver pour que vous réagissiez ? Votre charge d'élu vous oblige à assurer la sécurité de votre commune et de ses estivants. Qu'en est-il des mesures drastiques que s'engageait à mettre en place votre adjoint ? Les 7000 € de taxe apportés par la fête foraine sont-ils à ce point vitaux pour que vous continuiez à la maintenir en vous félicitant une fois de plus de la haute sécurité de votre ville en dépit de ce grave incident ?

Article de Liberté



Sur la plage abandonnée
Coquillage et crustacés
Qui l'eût cru déplorent la perte de l'été
Qui depuis s'en est allé

...

La voix de Brigitte Bardot prend une tonalité amère, grinçante. La gentille nostalgie des jours heureux et ensoleillés laisse la place au sentiment amer que tout se grippe à Ouistreham, que tout se détériore. 

21 août 2015

Pour information

Le 12 août dernier les deux fondateurs du "Petit Bédouin" ont reçu par voie de huissier une assignation en justice. Un procès leur est en effet intenté par Romain Bail et la commune de Ouistreham, devant le Tribunal de Grande Instance de Caen.

Il s'agit d'un procès au civil puisque la voie pénale tentée à plusieurs reprises a échoué. Cette fois-ci le demandeur à l'instance leur reproche de n'avoir pas respecté un certain nombre de modalités contenues dans la loi du 21 juin 2004 dite "pour la confiance dans l'économie numérique".

Enfin Monsieur Bail et la ville de Ouistreham demandent aux fondateurs du "Petit Bédouin" rien moins que 30 000€, somme représentant les frais judiciaires déjà engagés contre eux par la ville et des dommages et intérêts .   

Affaire à suivre ! ...



19 août 2015

Deux reconversions assurées !



Comme nous autres, vous vous demandez certainement ce que deviendront vos élus de l’actuelle équipe municipale, dans quelques mois ou dans quelques années, une fois que le rideau sera tombé, que les urnes auront parlé ou que la vox populi aura poussé nos édiles à une retraite anticipée. Eh bien, sachez que LPB est déjà en mesure, aujourd’hui, de vous fournir la réponse, du moins pour les deux plus populaires (pour des raisons différentes, certes !) d’entre eux : notre jeune maire, Romain Bail, et son inséparable et fidèle compagnon, affectueusement surnommé Bobby.

 

La reconversion de Romain


Tenez vous bien, ami(e)s bédouinophiles ! Celles et ceux d’entre vous qui imaginaient déjà notre jeune maire, une fois sa parenthèse ouistrehamo-rivabellienne enfin refermée, poursuivre sa tentative d’ascension dans le monde politique - en lui prévoyant un destin national, voire européen - se trompent sur toute la ligne ! Non, vous n’y êtes pas du tout, désolés de briser vos hypothétiques espoirs. Notre maire n’a qu’un but, et il mettra tout en œuvre pour l’atteindre : devenir un roi du ring ! A l’instar de ses idoles, de Marcel Cerdan à Mike Tyson, en passant par le légendaire Mohamed Ali, dont les posters ornaient peut-être les murs de sa chambre d’enfant, notre maire rêve de devenir le prochain grand nom de la boxe mondiale. A ce titre, et afin de mettre toutes ses chances de son côté, il a fait venir, cet été, un sparring-partner de choix, en la personne du champion d’Europe actuel.

(Photo en ligne sur compte FACEBOOK de Romain BAIL)


Très fier d’avoir été sollicité par notre bon Romain pour l’entraîner et lui prodiguer d’importants conseils, le champion aurait déclaré n’avoir jamais affronté un aussi valeureux adversaire, dont le jeu de jambes élastique (NDLR : le port des espadrilles y est sans doute pour beaucoup, soyons réalistes) et les petits coups de poings vicieux pourraient très bien, dans un futur proche, propulser notre élu jusqu’aux sommets du noble art. Précisons aussi que sur le plan de la résistance aux chocs (aux baffes disent certains) notre nouveau reconverti aurait une substantielle avance sur les autres boxeurs. Et nous imaginons, déjà, les grands titres des journaux : « Nouvelle victoire du Coq de Riva » ou encore « Le Paon de la Côte de Nacre vainqueur par KO ». Oui, tout champion digne de ce titre possède son surnom, reste à trouver lequel sera le plus adapté… N’hésitez pas à nous transmettre vos suggestions, nous les ferons suivre à l’intéressé.

La reconversion de Bobby


Quant à notre fameux Bobby, adjoint au maire de son état et spécialiste auto-proclamé « es plage et littoral », son avenir est tout tracé. Nous pouvons enfin vous le révéler, sans trahir un secret : depuis toujours, Bobby caresse le rêve de devenir un surfeur émérite. Certes, même si sa carrière politique l’a plus souvent obligé à ramer (voire parfois à écoper), et même s’il a bien plus souvent été au creux de la vague qu’à son sommet, notre Bobby a de la suite dans les idées, qualité que personne ne lui contestera, surtout au vu de la photo ci-dessous : les panneaux annonciateurs de sa future activité sont déjà fabriqués !



Vous noterez également que, ne doutant pas un instant de son immense talent, Bobby se voit déjà en professeur de surf, ce qui n’étonnera d’ailleurs personne, notre adjoint au maire étant un grand donneur de leçons devant l’éternel. Et, comme notre station balnéaire est à présent « The plage to be », Bobby a eu la géniale idée de communiquer dans la langue de Shakespeare, afin de séduire la clientèle britannique. Un si brillant talent se doit d'être reconnu à sa juste mesure.

Conclusion


Nous espérons très sincèrement que ces révélations vous rassureront quant au sort de nos deux élus, une fois leur laborieuse mission achevée ou interrompue. Bien entendu, LPB poursuit son enquête pour connaître les projets d’avenir des autres membres de notre équipe municipale. L’une des adjointes au maire en future choriste de Patrick Juvet ? Un conseiller municipal de la majorité reconverti en coupeur de cyprès ? Une chose est certaine : de la part de l’équipe actuellement en place, rien ne nous surprendra plus !

17 août 2015

Pas bédouin mais presque, le cuirassé Courbet

Tonton Bédouin raconte...

Depuis 71 ans, au large d'Hermanville, un géant repose. Par 49°18'6157'' de latitude Nord et 0°17'2107'' de longitude Ouest, très exactement, où il est signalé par une bouée cardinale. Le cuirassé Courbet occupe cette position depuis le 9 juin 1944, 13 heures, date à laquelle il fut sabordé pour servir de brise lames protégeant l'embouchure de l'Orne.



                La bouée cardinale Est indiquant l'emplacement de l'épave
au large d'Hermanville

 

Un bâtiment chargé d'histoire

Mis sur cale à l'arsenal de Brest le 1er septembre 1910, il est lancé le 23 septembre de l'année suivante et entre en service le 19 novembre 1913. Pendant la Première Guerre mondiale, il est basé à Malte et sert de navire amiral pour la flotte française qui assure le blocus du canal d'Otrante afin d'empêcher la flotte austro-hongroise de pénétrer en Méditerranée. Malgré la présence sans cesse renforcée des sous-marins allemands le cuirassé Courbet parvient à couler le croiseur autrichien Zenta en novembre 1914.Le navire et son équipage de 1068 hommes poursuivront le conflit en Méditerranée et dans l'Atlantique. En 1921, il est affecté à Toulon en tant que navire d'entraînement au tir; modernisé en 1923, 1924, 1927 et 1928, il est spécialisé dans la lutte antiaérienne puis transféré à Brest. Les années 30 le voient devenir navire-école spécialisé dans l'enseignement du tir au canon. C'est d'ailleurs sur le Courbet que le célèbre et valeureux Ouistrehamais Léon Gautier, engagé en 1940 comme matelot canonnier, fera ses classes au début du second conflit mondial.


Le cuirassé Courbet à Toulon avant sa modernisation
(photo Marius Bar)

Le Courbet à Portsmouth

Le 25 mai 1940, en pleine débâcle, le Courbet fait route vers Cherbourg puis vers la baie des Veys pour protéger le rembarquement des troupes britanniques et ralentir par pilonnage les colonnes blindées de Rommel qui foncent à travers le Cotentin. Puis avec l'armistice direction Portsmouth, le navire est saisi par la Royal Navy dans le cadre de l'opération Catapult de sinistre mémoire (Mers El Kébir, Dakar...). Il sera ensuite remis aux Forces Navales Françaises Libres et c'est sous l'étendard frappé de la croix de Lorraine qu'il participera à la défense aérienne du port militaire britannique avec cinq avions ennemis abattus à son palmarès. Casernement flottant, un temps annexe de l'Ecole navale, il verra passer, à ce titre, à son bord un certain aspirant Philippe de Gaulle. Il échappera provisoirement à la démolition en étant affecté comme plusieurs autres navires hors d'âge au goosberry de Sword beach pour y être sabordé.

Dernière mission

C'est ainsi que le vénérable bâtiment appareille le 7 juin au petit matin, sous les ordre du capitaine de vaisseau Wietzel secondé par le capitaine de frégate Le Floch, pour les côtes normandes. Pas question d'utiliser ses antiques chaudières depuis longtemps refroidies et encrassées, il est pris en charge  par les remorqueurs Crowler et Samsonia qui, à la vitesse de cinq noeuds lui font traverser la Manche. Avec un équipage réduit à cinquante hommes, sans vapeur pour alimenter les machineries, sans instruments de navigation toute manoeuvre est délicate mais malgré une rupture de remorque, le vénérable navire parviendra à bon port si l'on ose écrire. Et à 13h15, le 9 juin, le commandant, après avoir fait abandonner le navire, pavillon haut, déclenchera les charges explosives qui allaient immobiliser le géant par onze mètres de fond. Le tirant d'eau du cuirassé étant de huit mètres soixante, une grande partie des superstructures émerge et des canonniers britanniques succèdent à l'équipage français afin d'utiliser des pièces d'artillerie légère contre les défenses côtières allemandes. Les vieux canons de 305, contrairement à la légende, n'ont jamais tiré un obus vers les côtes françaises, il n'étaient plus en état de fonctionner depuis longtemps! Mais l'imposante silhouette attira les tirs ennemis y compris jusqu'à la nuit du 16 au 17 août où le bâtiment reçu deux torpilles allemandes qui ne le firent pas bouger d'un pouce...et pour cause! Mais elles causèrent d'importants dégâts à la coque qui finit par casser en deux.



Le Courbet (au fond) vu de la plage vers 1946
(on distingue à droite le fameux mat aux signaux promis à un destin ouistrehamais)

La proie des ferrailleurs

Vendue par les Domaines en 1946, l'épave est livrée aux ferrailleurs. L'initiative du maire d'Hermanville qui avait envisagé un classement au titre des monuments historiques ayant préalablement échoué. On annonce 25 000 tonnes de métal à récupérer dont huit cents tonnes de métaux non ferreux. Une aubaine que saisira la société "La sirène" basée à Ouistreham et créée par des professionnels de la récupération d'épaves, la famille Serra. Il faut toute l'ingéniosité de ces spécialistes pour venir à bout du mastodonte. La ferraille chargée sur des chalands transitera par notre port préféré jusqu'à Caen où pas moins de 1500 wagons l'évacueront vers les hauts fourneaux espagnols. Certaines pièces seront réutilisées telles quelles comme plusieurs chaudières ou bien encore  des vannes qui seront remontées sur le réseau d'eau potable de la ville du Mans. "La sirène" revendra la concession en 1952 à René Legros qui n'en profitera pas longtemps puisqu'il périt en 1955 dans l'explosion du chalutier qui l'emmenait sur l'épave. Deux autres récupérateurs lui succédèrent et l'exploitation de la concession cessa au début des années 1970. Lors de "la marée du siècle" du 27 mars 1967, Tonton Bédouin se souvient avoir vu à marée (très) basse, les vestiges du navire. Aujourd'hui ce qui reste du Courbet n'est plus désormais visible que par les plongeurs; l'épave fait aussi le bonheur des pêcheurs puisqu'elle abrite de jolis bars...entre autres.

Vestiges ouistrehamais

La majeure partie du vieux navire a ainsi disparu,  Si des hublots de laiton ou de grosses galettes de charbon  sont allés décorer quelques salons d'amateurs de plongées, il reste à Ouistreham au moins deux vestiges de taille du l'antique vaisseau. Le télémètre est exposé au musée du Grand Bunker et le mat aux signaux arbore aujourd'hui les pavillons de la Société des Régates de Caen-Ouistreham au port de plaisance.

Le fameux mats aux signaux du cuirassé Courbet aujourd'hui
au port de plaisance de Ouistreham

Aujourd'hui le vieux Courbet est pour toujours à la baille; on espère, nous, l'être pour beaucoup moins longtemps! Avouez que vous attendiez l'allusion gratuite, la voilà! Savourez-la! In cauda venenum, comme disaient les Romains !

04 août 2015

La portée de Romain Bail !!!


52% des Ouistrehamais ont élu la liste conduite par Romain Bail le 30/03/2014. Ce scrutin, bien qu'entaché d'irrégularités (maires-adjoints n'habitant pas la commune, comptes de campagnes rejetés par le Tribunal Administratif de Caen), a permis à Romain Bail et ses conseillers de rêver d'un nouveau monde.

Symphonie n°9 en mi mineur, «du Nouveau Monde» de Dvořák (1893)


Mais cette symphonie fut très rapidement jouée avec un cortège de couacs, de fausses notes aboutissant à une cacophonie généralisée, dénoncée au fil des semaines par le Petit Bédouin. Un des derniers sons discordants a été émis par Romain Bail et son adjointe en charge des affaires culturelles comme nous allons vous le révéler.

 

Une Académie musicale internationale à Ouistreham ?


 
 

Quelques mois après l'élection de notre édile, Jean-Claude Montac habitant Ouistreham depuis 2001 propose à Romain Bail d'organiser une Académie musicale internationale à Ouistreham durant le mois d'août. Cette Académie prévoyait des rencontres d'élèves, venant des quatre coins de France et de l’étranger, avec des musiciens de renom (le carnet d'adresse de notre ami est particulièrement bien garni !). Durant une semaine dite académique, l'enseignement musical aurait été assorti de concerts organisés dans toute la ville, sur la plage de Riva, sur les marchés du haut et du bas, à la grange aux dîmes, sur le port avec une solution de repli, en cas de mauvais temps, dans l’église Saint Sanson ou la Chapelle de Riva.Un concert en association avec la ville de Ouistreham aurait également pu être organisé à Portsmouth. Dernier point, et pas des moindres, démontrant la démarche sociale et culturelle de Monsieur Montac, il était prévu durant cette semaine que des créneaux horaires soient ouverts bénévolement aux enfants fréquentant le centre aéré de Ouistreham pour leur permettre de découvrir la musique classique et de rencontrer de grands musiciens.

Après avoir obtenu un rendez-vous avec le Maire, Jean-Claude Montac lui soumet son projet et lui remet un dossier étoffé et détaillé tout en lui indiquant que sa démarche est bénévole et n'a pour but que l'enseignement musical et l'organisation de concerts sur Ouistreham. Question immédiate de Romain Bail : "Combien cela me coûtera ?". Réponse de l'intéressé : "Pour un budget de 20.000 €, une subvention de 3.000 € serait la bienvenue", (Cette somme est à comparer aux 50 000 € de Bourgnon ou aux 1500 € d'after bac...) mais surtout c'est une aide logistique des services techniques de la Mairie et la réservation de la partie « école de musique » du Centre Socio-Culturel (partie inoccupée durant cette période) qui était déterminante pour que Monsieur Montac et l’ensemble des professeurs puissent y dispenser leurs cours. Sur ce, Romain Bail renvoie M. Montac vers Mme Miralles, chargée de la culture qui le reçoit et... le renvoie à son tour vers le nouveau directeur artistique et des affaires culturelles de Ouistreham. Ecoute distante, pas de réponse à la demande ...

Après des semaines à attendre une réponse, l'entreprenant Jean-Claude Montac finit par envoyer son projet aux adjoints du maire. Quatre à cinq d'entre eux lui répondirent en lui indiquant que son projet était une bonne idée pour Ouistreham, «The Place To Be»! Mais Mister Bail, informé de cette démarche faite auprès de ses adjoints, a pris son téléphone et a passé plus de 12 minutes à faire la leçon à Jean-Claude Montac ! Et là, attention ! Quand  Mister Bail se met en colère c'est une autre musique que celle produite devant les caméras ! Les reproches pleuvent pour avoir osé envoyer un courrier aux élus de la majorité ! Mister Bail ne supporte pas d'avoir été mis devant le fait accompli. Pour terminer, il accepte cette manifestation, comme à regret, si cela ne coûte rien à la mairie. De plus les services techniques n'apporteront aucun soutien. C'est à prendre ou à laisser !

Bien entendu, LPB a des preuves de tout cela !


Mais qui est donc Jean-Claude Montac ?


Après des études musicales au CNR (Conservatoire National de Région) de Saint Maur des Fossés de 1969 à 1972, Jean-Claude Montac poursuit ses études de basson au CNSM de Paris (Conservatoire national supérieur de musique de Paris) dans la classe de Maurice Allard où il obtient un 1er prix de Basson en 1974. Entre temps il entre comme second soliste à l’Orchestre Philharmonique de Nice en 1973, puis à l’orchestre de l’Opéra de Paris en 1980 comme contrebasson solo. Il participe à de nombreux concours internationaux où il obtient une médaille de bronze à Genève en 1980.

Professeur titulaire de basson en 1979 il débute, parallèlement à son activité de musicien à l'Opéra, une carrière d'enseignant de basson au Conservatoire de Saint Raphaël (Var), puis au CNR d’Aubervilliers dès 1980 ; ensuite il est nommé à temps complet au CNR de Versailles en 1985 où il enseigne jusqu’en 2003.

En 2001 il démissionne de l’Opéra de Paris pour ne se consacrer pratiquement qu’à l’enseignement ; nommé successivement professeur de basson et musique de chambre au CNR de Caen et professeur de formation CA (didactique) au CNSM de Paris, il fait également partie de l’orchestre de la ville de Caen aussi bien pour jouer dans l’orchestre que pour participer aux concerts de musique de chambre.

Entre 1984 et 2001, Jean-Claude Montac a enregistré une dizaine de CD dont les concertos de Vivaldi, Mozart et Weber. Il a aussi participé à de nombreuses tournées de concerts en soliste ou avec le Quintette à vent (Ensemble Instrumental à vent de Paris) aux quatre coins du monde.

Jean-Claude Montac organise régulièrement le Concours National des Jeunes bassonistes qui réunit, en moyenne, pas moins de 120 candidats chaque année. Il travaille actuellement sur le projet d’un concours international qui se déroulerait, chaque année, dans la ville de Caen, et qui concernerait le basson, la clarinette et le hautbois.

C'est le CV, mis en ligne sur le site du Conservatoire National de Musique de Paris (Lien), de Monsieur Jean-Claude Montac ! Alors quand une sommité comme lui, aimant sa ville d'adoption depuis 2001, propose un tel projet on reste sans voix quand il se fait éconduire.  Une nouvelle fois nous constatons que Romain Bail préfère mettre à disposition les moyens communaux pour une soirée «After BAC» ou pour l'élection de Miss Mamy avec, en guest star Patrick Juvet, ou encore pour un navigateur suisse ! En résumé, comme à son habitude, Mister bail ne supporte pas qu'on s'adresse à ses adjoints et non à lui même directement. Et surtout il ne comprend pas l'intérêt évident d'un tel projet qui semble tout à fait étranger à sa culture. 


 

Et maintenant ?


Jean-Claude MONTAC, après cette rebuffade ouistrehamaise, a contacté les municipalités des communes limitrophes de notre ville. Et là, c'est l'engouement immédiat pour le projet ! L'Académie commencera dès ce mois d'août. Des concerts seront organisés dans ces villes où les maires, quelle que soit leur tendance politique, mettront salles et services techniques à disposition du projet.

Une trentaine de jeunes musiciens sont inscrits. Ils se produiront en concert à travers un répertoire choisi de musique de chambre (principalement trios, quatuors, quintettes à vents et cuivres) ainsi qu'en concerts d'ensemble à vents. Ils répéteront en groupes de musique de chambre avec un professeur de leur famille d’instrument puis en tutti d’ensembles à vents. Vahan Mardirossian, éminent pianiste et chef d’orchestre sera le Président d'Honneur de cette Académie devenue Académie musicale de la Côte de Nacre. La coordination générale du stage sera assurée par Monsieur Alain Lepareur, ancien Maire de Bénouville et Ex Vice Président de la Communauté d’agglomération de Caen la Mer.

Petite lueur tout de même pour Ouistreham, la paroisse de notre commune, également emballée par ce projet, s'associe en organisant un unique concert dans la chapelle de Riva.

Ah la culture à Ouistreham ! Une catastrophe ! Outre le 18 juillet, salle Le Goupil, un concert gratuit de l'orchestre parisien "Les Clés d'Euphonia" qui a donné España de Chabrier puis les mélodies de la Symphonie fantastique de Berlioz, c'est... "Soirée After Bac" ou marchés nocturnes assortis de rixes ou feux d'artifices calamiteux... Madame la chargée de la culture, nous ne voulons pas faire dans l'élitisme, mais revoyez quand même votre copie ! La culture ce n'est pas que du karaoké ! Sachez que dans notre ville on peut faire cohabiter, une Académie philarmonique avec les concerts de l'école de musique que nous apprécions, avec des rencontres d'été de théâtre et de lecture, avec des spectacles de rue ou encore avec Vivr'Art... Si vous ne connaissez pas ce sujet, Madame, ... renseignez-vous !

Le Petit Bédouin vous communique le programme des concerts de cette Académie et remercie Jean-Claude Montac pour ce projet. Il félicite les communes voisines et la paroisse de Ouistreham pour s'y être associés de façon active.