15 juillet 2015

Do you speak English, Romain ?

De l'importance de la maitrise de l'anglais !


Personne ne nous contredira : l’importance d’une excellente maîtrise de la langue anglaise est une obligation, de nos jours, pour les acteurs majeurs de notre vie locale. Ouistreham, ville reliée à l’Angleterre depuis près de 30 ans, grâce à la liaison entre notre port et celui de Portsmouth voit chaque jour débarquer (et repartir chez eux) des milliers de citoyens du Royaume-Uni. (Pour rappel, relire notre article du 01/08/2014: Lien )

Notre jeune maire ne s’y trompait pas, d’ailleurs, lui qui avait promis dans les engagements de sa « profession de foi » pré-électorale (ci-dessous reproduite), de « Former nos commerçants, personnels et habitants qui le souhaitent à l’anglais pour accueillir au mieux nos amis Britanniques ». Et il rajoutait, dans un encart, qu’il y avait « 80 % de Britanniques à capter sur place ». Nous n’en attendions pas moins de notre premier magistrat, dont l’Europe demeure plus que jamais l’un des ses (coûteux !) chevaux de bataille.

 (Tract Romain BAIL - Elections municipales 23 et 30/03/2014)

Romain is in the kitchen


Afin de nous donner, à toutes et à tous, le bon exemple, et nous prouver, si besoin était, son parfait bilinguisme (mais nous n’osions en douter, M. Bail ayant été professeur d’histoire-géographie en classe européenne bilingue, dans une vie antérieure), notre bon maire, ne reculant devant rien, s’est mis en tête de rédiger l’éditorial du bulletin municipal (le hors série  Eté 2015» : Lien ) en deux langues, le français évidemment, et donc l’anglais.
Mais c’est là que le bât blesse, chers lecteurs. Car, comme le dit le proverbe, « Charité ordonnée commence par soi-même », ce qui semble avoir échappé à notre premier magistrat, qui se prend les pieds dans le tapis (euh pardon, in the carpet), en rendant une copie à peine passable ! Jugez-en plutôt !
  • A notre grand étonnement, pour pointer du doigt une erreur flagrante (cf. ligne 2), M. Bail oublie que le verbe « To go », conjugué à la troisième personne du présent, s’écrit « goes » (et non pas go…).
  • Un peu plus loin, sur la même ligne, une autre grossière erreur saute aux yeux de tout anglophone qui se respecte : l’adjectif possessif « his » est ici utilisé à tort, puisqu’il ne peut s’appliquer qu’à une personne physique ! En l’occurrence, notre ex-professeur émérite aurait dû, ici, employer l’adjectif possessif neutre « its ».  
  • Nous passerons sur le « s » rajouté par erreur au mot « holiday », au début du paragraphe 3 (M. le Maire confond ici « to be on holiday » avec « holidays »...) et l’emploi - pour le moins hasardeux - du verbe « To uncover » (qui se traduit par découvrir quelque chose qui avait été caché volontairement) au détriment de « To discover » (qui reflète idéalement l’idée de découverte, au sens touristique du terme).
  • Plus étonnant est l’emploi final de la formule « Happy holidays to everybody », qui est un pur américanisme. Certes, nos visiteurs américains ont le droit, eux aussi, d’être salués par notre jeune maire, mais pour lui qui cherche à capter une clientèle britannique, il aurait mieux fallu écrire « Enjoy your holiday » ou « Have a nice holiday ». Mais probablement M. Bail a t’il voulu faire plaisir à son ami Barack Obama, avec lequel il avait fièrement posé le 6 juin 2014, pour un mémorable selfie digne d’une groupie en pâmoison.

 

What else ?


Loin de nous l’idée de vouloir critiquer à tout va les erreurs de notre magistrat, qui pourtant s’accumulent au fil des mois et des semaines. Mais, quand on se pose en défenseur de l’Europe et de ses valeurs, et surtout quand on crée (sans aucune concertation, et surtout aucun besoin) deux postes « pro-européens » au sein de la Mairie (postes aux noms et aux missions aussi ronflants que « Directrice du service Europe et international » et « Chargée de mission Europe et International » (Lien), on se doit d’être exemplaire et rigoureux à tous les niveaux, M. Bail. Et de faire relire (et corriger) ses éditoriaux  par des personnes avisées et compétentes. 

En conclusion, une fois de plus, si le ridicule ne tue pas, il ne fait plus rire grand monde... Comme le diraient nos amis d’outre-manche : « A word to the wise is enough ! » (*)

(*) A bon entendeur, salut !